Avertissement de contenu : Cet article aborde des événements historiques liés à la Shoah, à l’emprisonnement et à la mort dans les camps de concentration, susceptibles de heurter la sensibilité. Il vise à sensibiliser aux histoires personnelles des victimes et à l’importance du devoir de mémoire, en encourageant la réflexion sur les droits humains et les dangers de la persécution.
Élisabeth Pelletier de Chambure de Rothschild, connue sous le nom de « Lily » (1902–1945), était une aristocrate française et membre de la famille Rothschild par mariage. Née dans une famille catholique aisée aux racines napoléoniennes, sa vie, liée à la grande dynastie bancaire, s’acheva tragiquement au camp de concentration de Ravensbrück. Déportée en 1944 en tant que convertie au judaïsme, elle périt dans les fours crématoires du camp, symbole de la terreur aveugle des nazis. Cette analyse, fondée sur des sources historiques vérifiées comme les archives de la famille Rothschild et le Mémorial de Ravensbrück, offre une vue d’ensemble objective de sa vie, de son mariage et de son destin, tout en nourrissant la réflexion sur l’impact de la Shoah et les périls de la discrimination.

Jeunesse et héritage familial
Élisabeth Pelletier de Chambure naquit le 9 mars 1902 à Paris, en France, dans une famille catholique fortunée. Parmi ses ancêtres figurait le général napoléonien Laurent Augustin Pelletier de Chambure, qui combattit en Prusse, en Pologne et en Espagne. Élevée dans le privilège, elle incarna l’élégance de l’aristocratie française.
En 1923, à l’âge de 21 ans, Élisabeth épousa Marc de Becker-Rémy, fils d’un aristocrate belge. Leur fils, Édouard, naquit en 1924. Le mariage se termina dans les difficultés personnelles, menant à son union en 1934 avec Philippe de Rothschild, cousin par alliance de Marc et héritier de la dynastie bancaire Rothschild. Philippe possédait le Château Mouton Rothschild, l’un des plus prestigieux domaines viticoles de Pauillac, dans le Médoc.
Mariage avec Philippe de Rothschild et conversion

Le 22 janvier 1934, juste après avoir divorcé de Marc, Élisabeth épousa Philippe lors d’une cérémonie civile, suivie d’un mariage religieux juif célébré par le grand rabbin Julien Weill à Paris. Elle se convertit au judaïsme, embrassant l’héritage Rothschild. Le couple eut une fille, Philippine Mathilde Camille, née en 1933 (durant le mariage d’Élisabeth avec Marc, Philippe étant le père). En 1938, ils eurent un fils, Charles-Henri, né handicapé et décédé peu après, ce qui ébranla profondément leur relation. Philippe décrivit plus tard leur union comme « un partenariat de grande passion mais aussi de tempêtes et de désespoir ». Ils se séparèrent en 1939, et Élisabeth reprit son nom de jeune fille, Pelletier de Chambure.
Malgré la séparation, elle resta liée à la famille Rothschild, vivant à Paris et conservant des relations sociales influentes.
La Seconde Guerre mondiale et la chute de la France
La Seconde Guerre mondiale éclata le 1er septembre 1939 avec l’invasion de la Pologne par l’Allemagne. La bataille de France débuta le 10 mai 1940, lorsque les forces allemandes envahirent la France, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas. Les commandants alliés anticipèrent une attaque par la Belgique, comme lors de la Première Guerre mondiale, mais le principal assaut traversa les Ardennes. Les blindés allemands percèrent les lignes françaises et atteignirent la côte fin mai.
La Belgique et les Pays-Bas capitulèrent en mai 1940. Du 26 mai au 4 juin, plus de 300 000 soldats britanniques et français furent évacués des plages de Dunkerque. Paris tomba le 14 juin, et la France signa l’armistice le 22 juin, divisant le pays en zone occupée et zone de Vichy.
En tant que convertie au judaïsme, Élisabeth courait de graves risques sous les lois raciales nazies, malgré ses origines aristocratiques.

Déportation et mort à Ravensbrück
Sous le régime de Vichy, les Juifs furent recensés et déportés. En 1944, à mesure que les forces alliées progressaient, les déportations s’intensifièrent. Élisabeth, vivant à Paris, fut arrêtée en août 1944 lors de la rafle visant les personnalités juives. Déportée à Ravensbrück — principal camp de concentration pour femmes ouvert en 1939 —, elle subit le travail forcé, la faim et la maladie.
Ravensbrück compta 132 000 détenues, dont 92 000 périrent à la suite d’exécutions, d’expériences médicales et d’épidémies. À la fin de 1944, alors que le camp débordait, les prisonnières affaiblies comme Élisabeth furent sélectionnées pour un « traitement spécial » — euthanasie ou gazage. Le 30 janvier 1945, Élisabeth fut parmi celles brûlées vives dans les crématoires, à l’âge de 42 ans. Sa mort, confirmée par les archives d’après-guerre, symbolise la persécution aveugle des nazis, visant même les élites.
Sa fille Philippine survécut et raconta plus tard l’histoire de sa mère afin de préserver sa mémoire.
Héritage et réflexion

La vie d’Élisabeth de Rothschild relia l’aristocratie française à la tragédie juive. Sa conversion fit d’elle une victime de la Shoah malgré sa naissance non juive. Les témoignages des survivantes de Ravensbrück révèlent les atrocités du camp, où des femmes comme elle furent déshumanisées.
Les historiens considèrent son histoire comme emblématique du fanatisme racial nazi, transcendant les classes sociales. La famille Rothschild honore sa mémoire à travers des monuments et des commémorations, soulignant la dimension humaine du génocide.
Le parcours d’Élisabeth de Rothschild — de mondaine parisienne à victime de Ravensbrück — illustre la portée indiscriminée de la Shoah. Sa mort en 1945, au cœur de l’effondrement de la France, rappelle le coût humain de la persécution. Pour les passionnés d’histoire, son héritage appelle à se souvenir des victimes, à réfléchir aux dangers de la discrimination et à s’engager pour la défense des droits humains. Des sources vérifiées, comme les archives Rothschild, garantissent une transmission fidèle du passé et encouragent un monde libéré de telles horreurs.